Tourisme : l’ESTA pour les Etats-Unis à l’heure du Covid-19
March 27, 2020Tourisme : l’ESTA pour les Etats-Unis à l’heure du Covid-19
L’industrie américaine du voyage et du tourisme pourrait perdre au moins 24 milliards de dollars en dépenses étrangères cette année à cause de la propagation rapide du coronavirus. C’est sept fois plus que les pertes qui avaient été enregistrées en 2003 lors de l’épidémie du SRAS. Ces projections ont été basées sur l’hypothèse selon laquelle le coronavirus serait contenu en 6 mois.
Le COVID-19 : un impact sur le tourisme supérieur au SRAS et aux attentats du 11 septembre
Les étrangers qui passent des séjours aux Etats-Unis dépensent généralement un cumul de 256 milliards de dollars par an. L’Organisation mondiale de la santé a officiellement qualifié la situation actuelle de pandémie mondiale de COVID-19. Avec des centaines de milliers d’infections et milliers de décès, la pandémie bouleverse l’économie mondiale, alors que les mesures de confinement se multiplient dans les quatre coins de la planète.
La Chine, qui est l’épicentre d’origine de l’épidémie, représente 7 % des dépenses de voyages à l’étranger aux États-Unis, avec une croissance de 700 % depuis 2002. En raison des restrictions croissantes sur les voyages, l’économie du tourisme prévoit une baisse de 10 % des visites internationales aux États-Unis en 2020, soit environ le double de la baisse enregistrée lors de l’épidémie du syndrome respiratoire aigu sévère, ou SRAS, en 2003. Cela implique une perte de 8,2 millions de visiteurs en un an, soit encore plus que les 7,7 millions de voyageurs internationaux perdus en 2001 et 2002, après les attaques terroristes du 11 septembre.
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Le tourisme mondial devrait accuser une baisse de plus de 9 %, la pire en 40 ans
On estime qu’environ 825 000 emplois pourraient être perdus dans le secteur touristique au sens large. Il existe une profonde aversion pour le risque lorsque le voyage est « volontaire »… encore plus lorsqu’il est évitable. La relance de l’activité aérienne et la réouverture des frontières ne devraient pas améliorer la situation des voyages touristiques. Au niveau mondial, on prévoit une baisse d’environ 9,1 % des voyages cette année, soit la plus forte baisse jamais enregistrée au cours des 40 dernières années.
Face à cette pression, l’industrie du tourisme demande au gouvernement fédéral des mesures d’aide et d’accompagnement pour amortir le choc. Le président Donald Trump a déjà signé un plan d’aide de 8,3 milliards de dollars visant en partie à aider les États à payer les coûts de la lutte contre l’épidémie et du développement de vaccins. Les législateurs des deux côtés de l’Atlantique discutent actuellement de la mise en place d’au moins un autre programme visant à limiter les pertes financières et humaines.
Dans le cadre de ces efforts, l’industrie du voyage et du tourisme demande un allègement, notamment des crédits d’impôt pour la rétention des employés, ce qui donnerait aux employeurs un crédit d’impôt sur le revenu pour payer les travailleurs même lorsque leur entreprise est inopérante. Elle demande également le report du paiement des impôts trimestriels et la possibilité de reporter les pertes d’exploitation nettes.
Quel impact sur l’exemption de visa ESTA accordée aux Français ?
Conformément aux nouvelles directives visant la suspension de l’entrée aux Etats-Unis des personnes présentant un risque de transmission du coronavirus en vigueur depuis le 16 mars 2020, les Français ne peuvent plus formuler une demande ESTA pour se rendre aux Etats-Unis, même pour un voyage ultérieur. Les Français dont l’ESTA en attente recevront très probablement une fin de non-recevoir dans les jours qui viennent, car les autorités américaines semblent avoir suspendu le système automatique d’acceptation et de refus des demandes.
Quoi qu’il en soit, il est pour l’heure impossible de prévoir l’évolution de la situation, dans la mesure où la pandémie ne semble pas encore avoir atteint sa zone d’inflexion, sauf dans l’Asie du Sud-est, où la Chine, Taïwan, Singapour et la Corée du Sud se dirigent vers une sortie de crise sanitaire dans les quelques semaines à venir. Les experts de l’industrie touristique américaine estiment qu’il n’y a aucune chance que le trafic aérien (touristique) reprenne avant la mi-juin.